Dans cette interview, Ronan Dantec, Sénateur de Loire Atlantique, explique pourquoi il est crucial de s'adapter au changement climatique.
Pourquoi faut-il s’adapter au changement climatique ?
Nous faisons face à des évènements extrêmes de plus en plus nombreux : il fait plus chaud l’été, il pleut plus souvent… Notre quotidien est en train de changer. Maintenant, il faut organiser nos modes de vie, nos décisions publiques, nos investissements par rapport à tout cela. D’où cet enjeu majeur, d’avoir un débat approfondi. Nous n’en sommes qu’au début, mais nous avons besoin d’une trajectoire qui prenne en compte l’évolution du climat.
Où on en est aujourd’hui dans notre trajectoire d’adaptation climatique ?
Je pense que la France a pris une responsabilité forte de prendre une trajectoire de référence qui n’est plus un ensemble de scénarios. Depuis que la question du changement climatique est sur la table, nous étions plutôt sur des débats autour de différents scénarios : les moins catastrophiques autour du 1,5 degré, les plus catastrophiques à 6/7 degrés d’augmentation des températures mondiales. Les +4 degrés en France représentent +3 degrés au niveau mondial. C’est une trajectoire lucide puisqu’elle correspond globalement à ce que sont aujourd’hui les engagements des Etats. En connaissant l’inertie des grandes économies en Chine, en Europe, aux Etats-Unis, nous allons tout de même arriver à ce +3 degrés. Même en augmentant l’effort sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le +2 degrés est aujourd’hui inaccessible.
Il faut donc prendre le +3 degrés au niveau mondial, ce qui signifie à peu près +4 degrés au niveau français sur une trajectoire de référence sur laquelle la puissance publique s’organise. En prenant l’exemple de la protection sociale, à partir de quelle température interdit-on que les gens travaillent dehors ? Cela va concerner les métiers du bâtiment ou les métiers agricoles. Sans trajectoire, il n’y a pas d’adaptation. Si nous continuons de discuter des différents scénarios, sans vraiment savoir lequel prendre, il n’y aura pas d’adaptation. La France a fait un vrai pas de géant en décidant dans le PNACC-3 (Programme National d’Adaptation au Changement Climatique) de mettre la société française en mouvement pour être à la hauteur de ce défi.
Quelle place pour les mobilités dans l’adaptation climatique ?
Les mobilités, comme tous les autres acteurs, doivent se poser la question de l’ensemble des conséquences de ce +4 degrés. Nous n’en sommes qu’au début de la réflexion, mais nous voyons à la fois les risques de coupure de service liée à des évènements extrêmes, pour lesquelles il faut des plans pour maintenir le service de mobilité après un évènement de type tempêtes ou inondations, tout en prenant en compte le confort des voyageurs. Il ne doit pas faire trop chaud dans le métro par exemple, au risque que les gens ne reprennent leur voiture à cause d’un manque de confort dans les transports publics.
Il y a des questions techniques, d’autres plus sociales, et le but est de trouver le bon niveau d’investissement pour que le transport public reste accessible à tous.
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