Interview

Cohésion Sociale

Quel continuum entre mobilité sociale et mobilité géographique ?

  • Margaux Nebout

    Margaux Nebout

    Directrice déléguée à la programmation urbaine chez SEGAT

10 Mars 2025

Margaux Nebout nous raconte dans cette interview le lien entre la mobilité sociale et la mobilité géographique.

 

En adoptant un regard urbain, j’ai pu faire un premier constat : en plusieurs d’années, nous sommes passés d’une offre principalement axée vers les transports en commun vers une offre très développée en cyclabilité.

En essayant de se décentrer vers une expérience sur des territoires plus desserrés, nous sommes passés d’une facilité à se déplacer en voiture, à une situation plus complexe relative à la question du coût du déplacement et donc du pouvoir d’achat. Finalement, la question est de se dire comment les personnes qui se déplacent arrivent à tirer leur épingle du jeu pour arriver quotidiennement à se déplacer d’un point A (où ils vivent) à un point B ? Il faut faire en sorte que le point A soit dans leur budget de logement et dans leur pouvoir d’achat. Quant au point B, il faut déjà faire en sorte d’avoir un travail et faire en sorte que ces personnes puissent s’y déplacer correctement.

Ce qui m’a frappée en réfléchissant au débat actuel, c’est que nous avons aujourd’hui trop tendance à vouloir opposer cet urbain et ce rural. Alors qu’ils adoptent tout autant que l’autre un point de vue assez individualiste. Il y a par exemple : le vélo en ville qui dit « moi j’avance, j’ai besoin d’avancer » et parfois fi de la sécurité routière et du feu rouge. Tandis que l’automobiliste d’un village ou ville moyenne va dire « moi l’écologie urbaine, d’accord, mais j’ai besoin d’aller au travail ».

Comment fait-on aujourd’hui pour réconcilier ces positions antithétiques, et comment fait-on pour arriver à retrouver du commun dans un projet de mobilité ? C’est ce qui me frappe beaucoup aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous avons un perdu le sens du commun dans la question des mobilités. Personnellement, je ne prends plus beaucoup le métro, je suis donc assez individuelle sur mon déplacement. De la même façon que celui qui se déplace en voiture n’a pas ce commun. Les transports ne sont donc plus un lieu de commun, ou comment peuvent-ils continuer à le devenir ?

Cette équation fait aussi lien avec le design urbain, sur comment redonner envie de prendre les transports en commun.

 

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