En excluant explicitement du périmètre de l’AMI les trois liaisons d’aménagement du territoire Paris – Briançon, Paris – Rodez et Paris – Latour-de-Carol, en refusant de challenger l’opérateur historique sur ces liaisons, en privant de financement public les dix autres liaisons pourtant toutes fortement déficitaires, le Ministère des Transports n’avait pas passé un message fort en faveur du maintien des trains de nuit et, plus largement, d’une politique favorable au Rail en France.
La lecture de l’AMI ne fait malheureusement que confirmer cette impression ! Son analyse suscite en effet essentiellement doutes et réserves :
- Deux mois seulement sont laissés aux entreprises ferroviaires pour présenter une offre complète répondant à l’ensemble des problématiques sociales, industrielles et commerciales,
- De nombreuses interrogations subsistent quant aux conditions effectives d’accès au réseau et quant à l’exploitabilité des liaisons concernées,
- Le Ministère des Transports n’assure ou ne garantit ni le transfert du personnel ni la mise à disposition du matériel roulant,
- Des données fondamentales telles que les résultats de trafic et le niveau de charges par ligne actuels ne sont pas fournies par le Ministère ; pour les rares données fournies, tantôt parcellaires, tantôt agrégées au-delà du périmètre de l’AMI, leur exactitude est sujette à caution au point que le Ministère ne la garantit pas,
- Les descriptions des lignes concernées par l’AMI comportent des erreurs grossières (exemple : les tensions d’électrification dans le sud-est du pays), susceptibles d’induire en erreur d’éventuels candidats,
- Un temps évoquée, la possibilité pour les collectivités territoriales de répondre à l’AMI et de se substituer à l’Etat dans le financement des trains de nuit n’est même plus mentionnée.
Face à ce constat, Transdev ne peut dès lors que s’interroger sur la volonté du Secrétaire d’Etat en charge des Transports de permettre réellement à de nouveaux opérateurs ferroviaires de proposer des schémas d’exploitation alternatifs de nature à assurer la pérennité voire le développement des trains de nuit, et sur l’opportunité même pour Transdev de répondre à l’AMI dans de telles conditions.
Transdev va donc se rapprocher du Ministère pour obtenir, a minima, les données sur lesquelles ce dernier attend les prévisions des nouveaux opérateurs, en particulier les résultats de trafic et niveau de charges par ligne. Ces données ont en effet nécessairement été remises par l’entreprise SNCF à son Autorité Organisatrice.
Par ailleurs Transdev va demander quels sont les moyens que le Ministère des Transports entend mettre en place pour pérenniser les services jusqu’à la mise en exploitation par le nouvel opérateur. Ces informations de base font en effet actuellement défaut. Il faut espérer que les réponses apportées par le Secrétaire d’Etat en charge des Transports permettront à Transdev de construire en réponse à l’AMI une offre pertinente.
A propos de Transdev
Filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia, Transdev est l’un des leaders mondiaux de la mobilité. Transdev conseille et accompagne les collectivités territoriales, du pré-projet à l’exploitation quotidienne des réseaux de transports publics en passant par l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. Avec 75 000 collaborateurs dans 19 pays, le groupe exploite 43 000 véhicules et 22 réseaux de tramway. Transdev a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 6,6 milliards d’euros.
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