Interview

Cohésion Sociale

Comment lutter contre la précarité-mobilité ?

  • Sébastien Bailleul

    Sébastien Bailleul

    Directeur des Relations Institutionnelles et Européennes chez Wimoov, expert en mobilité en France.

18 Juin 2024

La vidéo met en lumière les réflexions de Sébastien Bailleul, Directeur des Relations Institutionnelles et Européennes chez Wimoov, concernant les approches pour améliorer l’accès à la mobilité pour tous.

Chez Wimoov, nous avons travaillé un indicateur de précarité-mobilité. Cet indicateur recouvre 2 champs principaux : 

  • Le fait que des personnes n’aient pas du tout accès à des moyens de transport dans leur quotidien.
  • La dépendance à la voiture.

 

Quand on croise ces différents indicateurs, on peut dire qu’aujourd’hui en France, il y a 13 millions de personnes qui sont en précarité-mobilité.

Le travail de Wimoov chaque année est d’accompagner 30 000 personnes. Si on additionne tous les acteurs de la mobilité inclusive en France, on va accompagner 100 000 personnes. Entre 100 000 et 13 millions, il y a un écart.

On remarque des avancées du point de vue politique et législatif. En France, il y a une nouvelle loi qui a été promulguée début 2020, c’est une loi d’orientation des mobilités. C’est un gros changement pour la France qui était sur une loi des transports, des infrastructures, et des transports en commun. Aujourd’hui, cette loi pose un principe : le droit à la mobilité pour tous, et elle pose de premiers éléments autour de la mobilité solidaire. C’est une première belle avancée, mais on fait aussi face à un constat où les moyens n’existent pas dans la loi. Il faut collaborer avec les autorités françaises, le gouvernement, les autorités locales, mais aussi avec les acteurs privés du transport pour intégrer pleinement la mobilité solidaire dans les politiques et projets publics. Il y a aussi une autre loi en France sur les SERM qui a vu le jour, et qui prend justement en compte cette considération de travailler l’intermodalité dans des zones peu denses.

Il y a une tendance positive sur ces aspects-là et maintenant, il faut des moyens financiers pour le faire. On pense notamment qu’il faut débloquer des moyens sur l’accompagnement des personnes en les informant sur ce qui existe sur leur territoire.