Jim Walker : La marche est-elle la première des mobilités urbaines ?
Dans le monde des transports, les défis sont toujours plus pressants, suscitant des préoccupations liées à la pollution, au bruit, à la qualité de l'air ou encore à la menace imminente du changement climatique. L’ampleur de la congestion ne fait qu'aggraver ces problèmes, soulignant la nécessité d'une approche globale de la mobilité urbaine.
Afin de remettre nos villes au service des citadins, plutôt que les voitures, nous devons redistribuer l’espace urbain en priorisant la mobilité active et aux transports publics. C'est ce changement-là, plutôt que les nouvelles technologies, qui guidera la transformation de nos villes, notamment dans la concrétisation du concept de la “ville du quart d’heure.”
Bien évidemment, l’innovation technologique, à savoir la digitalisation et l’électrification, est tout aussi primordiale. Nous devons adopter une approche multimodale de l'électromobilité, par exemple, en exploitant davantage l’énorme potentiel du vélo électrique, ou en donnant la priorité à l’électrification des flottes captives. Le monde de demain sera multimodal, et les outils numériques (y compris MaaS) peuvent favoriser l’intégration et l’utilisation combinée de différents modes de transport plus transparents et plus conviviaux.
La construction d'un avenir multimodal durable exige des modes intégrés, privilégiant les transports publics et la mobilité active. Elle repose également sur l’amélioration de l’offre de mobilité partagée, qui complète celle des transports en commun. La mobilité partagée étant essentiellement le fruit du secteur privé, nous devons créer des cadres réglementaires adéquats afin de garantir que ces modes contribuent positivement à un écosystème de mobilité plus durable et soutiennent les objectifs des politiques publiques.
Au-delà de la multimodalité, l'équité est indispensable pour garantir l'accès aux transports à toutes et à tous. Cela nécessite donc des investissements dans des alternatives de mobilité efficaces, offrant une gamme d’options qui peuvent concurrencer le véhicule privé sans laisser personne de côté. Nous devons garantir que la transformation majeure des mobilités s’accompagne d' une transition juste.
A l’aune des résistances aux changements, trouver un équilibre entre les attentes des citoyens et les besoins des villes s’avère comme un véritable défi. Les plans de mobilité urbaine durable favorisent la co-création et l’implication constante des parties prenantes, tandis que l’expérimentation et les essais aident les citadins à accepter le changement en leur permettant de bénéficier de ses avantages.
La reconnaissance des coûts cachés des voitures et l'internalisation de leurs coûts externes pour la société sont indispensables pour progresser en termes de mobilité. Les réglementations relatives à l'accès des véhicules urbains (UVARS), telles que les péages urbains et les zones à faibles émissions, sont essentielles pour lutter contre la pollution atmosphérique et réduire les émissions de carbone. Ces initiatives devraient permettre de réorienter le financement des autorités municipales vers l'investissement dans des modèles de transport durables, afin d’adapter nos villes aux enjeux de demain.