Transdev Auvergne-Rhône-Alpes présente aux acteurs du territoire un bus électrique à hydrogène avec pile à combustible, en partenariat avec la marque Solaris.
Pour accompagner la transition écologique du territoire de la 2CCAM, Transdev a choisi de présenter aux acteurs du territoire, collectivités et entreprises, un bus électrique à hydrogène avec pile à combustible.
La démonstration du véhicule, qui a eu lieu du 30 novembre au 4 décembre 2020, avait pour objectif de mieux valoriser la technologie et ses avantages, tout en créant un échange sur ce sujet de prospective, avec les décideurs de la vallée de l’Arve.
Opérateur historique des réseaux de bus, lignes régulières et ski bus en Auvergne-Rhône-Alpes, Transdev est un partenaire clé du territoire et propose régulièrement à ses clients collectivités le développement de multiples projets locaux en faveur de la mobilité décarbonée. Ainsi, Mont Blanc Bus, filiale du Groupe qui exploite les réseaux de Chamonix et Cluses en Haute-Savoie, a pour sa part mené diverses expérimentations dans ce domaine, qui ont permis de convertir une partie de la flotte du réseau de Chamonix.
À Valence, l’objectif est de passer de 20 à 40 bus roulant au GNV, dont 5 en 2020 et 5 supplémentaires pour 2021, venant compléter une flotte électrique importante (23 véhicules à l’horizon 2021). À Vichy, 4 véhicules électriques sont d’ores et déjà en exploitation sur le réseau Mobivie.
Réduire la dépendance économique et énergétique aux énergies fossiles est une priorité. Notre objectif en tant que partenaire des collectivités et opérateur de mobilité est d’assurer une véritable transformation de notre modèle économique vers une mobilité décarbonée. D’où notre engagement à convertir rapidement le parc de véhicules de notre territoire à une part croissante de véhicules à faible et zéro émission, et nous sommes déjà bien avancés dans cette voie, avec l’électrique, le BioGNV et bientôt l’hydrogène.
Ludovic Jourdain, Directeur régional Transdev Auvergne Rhône Alpes
Interviews de David Daublain, Directeur de Mont Blanc Bus et Jean-Philippe Mas, Président de la Communauté de communes Cluses Arve & Montagnes, Maire de Cluses
Questions à David Daublain, Directeur de Mont Blanc Bus
Pourquoi avoir décidé de présenter un bus à hydrogène pendant 3 jours à Cluses ?
« En tant que gestionnaire d’Arvi, le réseau de bus urbain de la Communauté de Communes de Cluses Arve & Montagnes, il est de notre mission de rechercher et proposer aux élus du territoire les meilleures options qui s’ouvrent à eux. Parmi les solutions, l’hydrogène est aujourd’hui encore peu développé, mais cela devrait devenir une option crédible dans les prochaines années, notamment avec le soutien des collectivités comme la région Auvergne Rhône-Alpes et son projet de Zéro Emission Valley. Cette présentation est donc une opportunité d’échanger et de confronter les points de vue de chacun sur ces technologies qui seront sans doute des éléments forts du mix mobilité dans les années à venir. »
Pourquoi l’hydrogène alors que l’électrique ou le GNV ne sont pas encore développées très massivement sur les réseaux ?
« Notre rôle est de rechercher toutes les solutions et de les confronter aux territoires sur lesquels nous agissons. Le GNV est une solution qui répond le mieux à ce territoire. Toutefois, nous pouvons être face à une problématique d’accès à l’énergie même si de nombreux projets, notamment de méthanisation sont en cours d’étude et de développement en Haute-Savoie. La mobilité, est un levier majeur en matière d’impact climatique et de qualité de l’air, dans cette vallée. Transdev, partenaire des collectivités, étudie toutes les solutions dans une logique de mix énergétique « sur mesure », adapté à chaque territoire. »
Quelles sont les qualités de l’hydrogène et quand pourra-t-on voir des bus à hydrogène sillonner les routes de la vallée de l’Arve ?
« Les véhicules à pile à combustible sont des leviers forts en matière de décarbonation, avec une bonne autonomie et des capacités d’accueil importantes. Les coûts du carburant par kilo d’hydrogène devraient baisser à mesure que les usages et les infrastructures se développeront sur le territoire. Cette solution de mobilité est silencieuse et ne produit pas d’émission de carbone. L’avitaillement est également assez rapide, environ 10 minutes pour une bonne autonomie (environ 400km). Notre ambition est d’accompagner la collectivité et tous les acteurs économiques locaux dans l’utilisation de cette solution innovante et durable, et ainsi faire de la vallée de l’Arve un territoire pionnier dans ce domaine. »
Questions à Jean-Philippe Mas, Président de la Communauté de communes Cluses Arve & Montagnes, Maire de Cluses
Pouvez-vous nous rappeler quels sont les enjeux en matière de transition écologique sur votre territoire ?
« Notre territoire est souvent au cœur de l’actualité, et pas forcément toujours de la meilleure manière lorsqu’il s’agit de qualité de l’air. En effet, la problématique de la qualité de l’air est particulièrement forte sur l’ensemble de la vallée de Vallorcine, jusqu’à Cluses. Chauffage, industrie et bien évidemment transports de marchandises et de voyageurs sont au cœur de nos enjeux.
Des solutions existent et des initiatives fortes sont d’ores et déjà engagées sur le territoire comme, par exemple, l’utilisation de la chaleur fatale de l’incinérateur de Marignier qui permettra à terme de chauffer près de 3000 logements de notre territoire. Des dispositifs d’aide ont été mis en place pour aider les particuliers à rénover et améliorer la performance énergétique de leur habitation. Des actions concrètes existent, la mobilisation est forte mais il faut aller encore plus loin ! »
Quelle est la place de la mobilité pour répondre à ces enjeux ?
« Les transports sont à l’évidence un levier important pour répondre à ces enjeux environnementaux. Des entreprises participent également à cette dynamique en mettant en place, par exemple, des flottes de vélos électriques pour leurs salariés.
Dans ce cadre, la collectivité a une responsabilité forte dans ce domaine. Notre réseau de transports collectifs est récent, mais le prochain marché intègrera ces dimensions environnementales en portant un effort particulier sur une flotte de véhicules respectueux de notre environnement. Notre réseau de transports collectifs doit se développer autour d’une flotte de véhicules propres et circulant avec de nouvelles énergies plus écologiques et plus durables. »
Parlons hydrogène justement, quelle place peut-il prendre dans ce mix ?
« J’ai conscience que ces choix de mobilités plus durables et écologiques ont un coût, mais il me paraît essentiel de prioriser les enjeux de santé et d’environnement. Je suis un élu, mais je suis aussi un habitant. Certains comme en Islande ont déjà développé l’hydrogène depuis 15 ans, pourquoi pas nous ? On ne doit plus seulement rattraper le retard, on doit prendre un temps d’avance. Nous travaillons aussi sur la création d’une station hydroélectrique capable de produire de l’hydrogène. L’ambition est forte mais nous avons la chance d’être sur un territoire dynamique avec un fort potentiel d’innovation, alors préparons l’avenir. »